COURSE A PIED ET ULTRA FOI

100 KM DE CREST LE 09 ET 10 MAI 2009

100 Kms de Crest (26) 5000m+ le 9 Mai 2009

Allez je me la joue HEMIL

CREST : (8074 habitants), ville culturelle et sportive, porte du Vercors, vous fait découvrir la quintessence de la Drôme : la beauté des paysages variés, l'ensoleillement d'influence provençale, les bords de la rivière Drôme, la gastronomie locale (picodons, pintadeaux, ravioles, huile d'olive, défarde, truffes…) et surtout la diversité de ses terroirs à portée de main.
Ville fortifiée dont la tour de CREST est le plus haut donjon de France .


Vendredi 08 mai 2009
Départ vers 10 heures du matin sous un ciel un peu maussade, afin d'arriver à CREST en fin de matinée.
L'angine commence à se tasser, enrayée par les antibiotiques, le médecin n'ayant pas voulu me mettre sous cortisone, par rapport à la course prévue car sinon le contrôle anti-dopage aurait été positif. Ce week-end ce veut « aventurier », comme le nom de la course l'indique « les aventuriers du bout de Drôme », ce n'est pourtant pas le style de compèt que je pratique , il va falloir s'adapter à cette épreuve que je qualifierais d'un raid plutôt qu'un trail.
J'arrive sur les lieux et je découvre déjà de merveilleux paysages, ainsi que cette magnifique petite ville fortifiée, déjà envahie de touristes étrangers, en cette saison.
Je reste émerveillée face à la tour, qui est vraiment magistrale et qui mesure 52 mètres de haut.
Avant de rejoindre le village marathon où nous avons rendez-vous Jack et moi, je vais manger un bout en solitaire (comme Jyminou) dans un petit resto, où je déguste de délicieux ravioles au saumon sur un lit d'épinards.
Arrivée au gymnase , je papillonne à gauche et à droite, je regarde les prospectus des différentes courses proposées dans les mois à venir, je vais rester plus longtemps devant le stand de produits énergétiques qui m'intéresse particulièrement ne connaissant pas la marque en question.

Jack arrive, homme regorgeant d'énergie, la radio à la main afin de répondre aux besoins des bénévoles qui s'activent pour les derniers préparatifs, ainsi que le portable pour répondre aux différents coureurs qui ne trouvent pas les lieux ou qui veulent savoir si leurs inscriptions est validée etc…
Jack m'annonce qu'il souhaiterait si je le souhaite descendre la tour de CREST « en rappel, » viiiii pas de souci c'est parti.
Nous rejoignons à vive allure en 4X4 donc tous les prestigieux invités de ce week-end et je fais donc la connaissance de Richard DACOURY, Stéphane DIAGANA, Jean-Philippe GATIEN, Benoït EYKHEN, ainsi que leurs épouses respectives ainsi que leurs bambins. Ils sont souriants, drôles et forts sympathiques.
Nous montons donc la tour jusqu'au sommet afin de la descendre, d'une manière ma foi, très originale.
Waouh, c'est haut !Jj'appréhende un peu cet exercice périlleux, j'écoute les conseils de celui qui va nous guider et je regarde la technique de nos sportifs de hauts niveaux pour voir comment ils s'y prennent.
Ils s'en sortent à merveille. Tout cela prend une allure festive, et je m'en réjouis.


Allez c'est au tour de la Sylvie, bon cool !J'ai enjambée la murette me voilà dans le vide, les pieds dans les encoches, jambes tendues, en arrière, solidement accrochée, ouf !!! Bon ! je n'arrive pas à descendre rapidement, je m'éloigne du mur, bon sang pourtant je donne du leste à la corde, je descends tant bien que mal et me voilà sur le bon vieux plancher des vaches, accueillie par les félicitations de nos sportifs. Moments inoubliables pour moi, les filles vont être fière de maman.
Je fais aussi la connaissance d'un couple d'amis de Jack Lyonnais et nous papoterons de moultes choses, je les ai beaucoup apprécié tous les deux, Madame est sur le 65 km, Dominique NUGE , est le vainqueur de l'année précédente DU PREMIER MARATHON Hero Drôme.

Voilà un peu de repos, en attendant le rendez-vous à la mairie pour la réception donnée à l'occasion de la 7e édition du marathon de Drôme nature, j'ai le privilège d'assister à tout cela grâce à Jack.
Tout le monde se retrouve là bas, j'écoute les discours de chacun, les félicitations, les remerciements, les boutades personnalisées qui caractérisent leurs personnalités malgré un caractère très officiel de cette cérémonie.
Je suis heureuse de faire la connaissance de Julie qui est la fiancée de Philippe REMOND, nous allons rapidement trouver un terrain d'entente : LA FOI . Nous passerons d'excellents moments toutes les deux. Philippe est charmant avec sa tête d'ange.

Je regarde Jack, qui est à l'aise pour parler au micro, il l'est d'ailleurs dans toutes les situations malgré un stress multiplié par toutes les sollicitations de chacun.
Je vais discuter agréablement avec Thierry KERHORNOU , de son nouveau défi, il est blessé pour le moment suite à un trail, je l'ai beaucoup apprécié aussi.

De retour au village marathon, je vais retrouver des personnes qui étaient présentes au 24 heures de Saint-fons venus encourager EMA .
Je vais écouter les conseils de chacun me disant de ne pas courir dans les côtes, tout le monde a quasi le même discours. Je vais jeter un œil sur le parcours, repérer les ravitos, prenant peur en voyant le dénivelé tracé. Ouh ! Cool Sylvie, tu mettras le temps qu'il faut.

Allez le soir c'est la fiesta, des conseils d'alimentation sont donnés par Anthony (nutritionniste) avec qui j'aurais en privée une bonne discussion quant à ses produits et les erreurs que je constate en l'écoutant concernant ma gestion de l'alimentation en course. J'aurai l'occasion de découvrir sa boisson qui sera sur les certains ravitos du 100 km. Je fais enfin la connaissance de MARTINE VOLAY, qui a reçu une mauvaise nouvelle (le décès d'une jeune fille du forum KIKOUROU dont le surnom est gazelle). Je suis enchantée de revoir Françoise qui a gagné en féminine le 24 heures du Pontet.
Et bien avec les foufous du coin et la fiesta, Jack, et les autres me gavent comme une oie au repas, double portion, mon estomac va éclater, je n'ai jamais manger autant avant une course Ils me disent : « Tu cours 100 km demain, tu en as conscience ??? » je vais me coucher à minuit et demi pour un réveil à 3 heures du matin, pô grave, les conditions difficiles j'aime çà.

Samedi 09 mai 2009

Mes points faibles pour ce type de courses :

- Je ne sais pas descendre,
- Je ne sais pas marcher,
- Premier ultra trail, peu d'expérience.
- Cumul de longues courses
-
Mes points plus forts :

- D'après les dires, une assez bonne grimpeuse,
- je ne crains pas la chaleur du tout,
- pas de problèmes intestinaux, nausées, etc…
- mes chevilles sont hyper solides.

Super ambiance, contrôle des sacs, tout le monde se prépare, je regarde autour de moi, presque tout le monde est équipé de bâtons, de chaussures de trail, de frontales, de kamelback.
De gants noirs ? Je n'ai pas tout çà et un bref instant de panique me saisit. Pourquoi les gants ? Les bâtons je ne sais pas les utiliser, jamais fait, bon mes chaussures mixtes devraient faire l'affaire selon Jack,… ok, ok.
Je pars recharger mon portable, j'ai oublié de le faire dans la précipitation du départ, et je vais louper les consignes des sécurité et les détails importants concernant la course, je vais le regretter vous serez pourquoi plus loin…
Bon, je ne me suis pas préparée les pieds avec la crème NOK, j'ai oublié mes lunettes de soleil, de mettre de la crème solaire, bon ce qui compte c'est mon MP3 , viiii.

Le départ est donné pour le 100 km et le 65 km et Jack, nous amène en courant, je ne comprends pas pourquoi ils partent tous si vite, il y a 100 bornes les amis, nous montons déjà des escaliers, passons sur des pavés, les chemins de terre arrivent déjà et Jack nous lâche dans des sentiers monotraces escarpés, c'est parti pour la folie, oui, oui, je le pense réellement.
Nous partons Françoise et moi, tranquillement et nous papotons et rigolons, Françoise est devant je suis ses traces, on a déjà failli ce casser « la margoulette » plusieurs fois.
Je lui annonce que ce n'est que le début des souffrances, elle ne me croit pas vraiment.
Nous sommes morte de rire, vivement qu'il fasse jour purée !
Nous avons fait 10 km en 2 heures je crois, c'est affreux, je ne suis pas sortie de l'auberge surtout que cela va se compliquer sérieux après SAILLANS que tout le monde redoute, j'entends ces paroles constamment dans mon esprit : « Tu dois être bien à SAILLANS physiquement » car après c'est du sérieux.
Je pars dans mon esprit avec une tactique qui va complètement à l'encontre avec tout ce que j'ai entendu.
A savoir, les côtes légères, je les monte doucement sur la pointe des pieds, je déroule un max sur le peu de plat qu'il y a, et je reste hyper prudente dans les descentes, où je suis nulle de chez nulle.
Je vais signe à Françoise que je la laisse, je mets la musique dans les oreilles, j'adopte un rythme différent que précédemment, il y a des barrières horaires à respecter, je ne joue plus.
Concentration, décontraction, je fais le point : pas de fatigue physique malgré la courte nuit, pas de problèmes intestinaux, le souffle bien, le seul ennui qui me fait très peur, est la contracture du muscle du quadriceps, en fait c'est le muscle vaste intermédiaire qui me fait terriblement souffrir à chaque foulée, plus je regarde ma jambe et plus je vois le muscle tendu comme la corde d'un arc qui est limite explosion plus je suis inquiète, je sais que le claquage n'est pas loin, si je force. Cette blessure est la résultante du 24 heures de Saint-fons 3 semaines avant et qui m'a handicapée sur les dernières heures me limitant à la marche. Mes chaussures ne sont pas assez serrées, elles s'enlèvent toutes seules, je ne vais cependant pas les resserrées, par fainéantise.
Je suis convaincue à ce moment là, que je vais être obligée d'abandonner la course à un moment ou un autre.
Petit à petit, je remonte des coureurs qui ayant quasi tous la même technique à savoir, marcher dans les côtes, non, non et non, je ne veux pas. Je me souviens que j'ai amélioré mon temps de 30 min sur la Saintélyon en montant les côtes en trottinant, il est vrai que ce n'est pas le même parcours, mais ça passe ou ça casse.
Je salue au passage des runners que je reconnais, ils m'avertissent de me méfier que je vais le payer plus tard de courir au lieu de marcher, vviiii, je n'en fais qu'à ma tête.
J'arrive à la hauteur d'une petite dame avec des nattes, je lui fais un petit signe de la main et la passe gentimment . Bouh, elle n'a pas dû apprécier, je la vois me passer comme une balle, là ça me titille de la rattraper, mais je décide d'être raisonnable et de conserver mon allure, car je sais pertinemment que si je me mets dans le rouge, je le payerai cher. Je l'aperçois plus loin, marcher dans la côte, ma technique, monter en courant et accélérer dans la descente, chose faite, je la passe sans signe de la main cette fois, j'accélère, je poursuis l'accélération dans la descente sur ce qui ressemble à du plat, je tiendrais un 11.5 voire 12km/h. Le trou est fait, je reprends une allure plus soft. Je cours un bon moment avec un homme avec qui je vais sympathiser, des liens se tissent nous parlons de tout et de rien, et nous rigolerons sur un sujet que je ne peux dévoiler. Voilà de sacrées côtes se profilent, marche obligatoire, il nous faut grimper sec.
C'est parti, les jambes sont sollicitées un max, la douleur de la jambe droite me fait de plus en plus peur et souffrir, j'adopte une position la plus confortable possible en cassant le haut du corps et adoptant un degré en conséquence de la côte, je mets mes mains sur mes cuisses, … pour la droite je la positionne sur la douleur, et j'appuie pour grimper le plus vite possible je regarde les quelques coureurs qui sont là, ils ont sorti les bâtons, et un autre met les mains dans le dos. Ma technique me convient, je double du monde. Ils ont la gentillesse de m'encourager au passage, je les remercie et leur dit qu'ils me rattraperont sans aucun doute dans les descentes à pics. C est ce qui arrivera tout du long, nous ferons le yoyo, ils me laissent passer en côtes, ils me passent comme des bombes en descente. Pourtant j'essaye d'appliquer les conseils de Jack qui m'a conseillé de regarder 5 mètres devant moi, de ne pas me tenir en arrière, cela va mieux, mais c'est loin d'être top, peur de la chute, de la blessure. Il y a de nombreux gadins, des branches, des racines… tout est trop compliqué pour moi, j'ai le souffle court par l'angoisse.
Il faut se concentrer, trop beaucoup trop à mon goût, j'en ai marre c'est pire que tout pour la douleur. Bordel ! A cet instant je me souviens de mes préparations à l'accouchement, la sage femme m'a appris qu'il ne faut pas me braquer contre la douleur, met aller dans le prolongement de celle-ci. Elle m'avait avertit qu'elle allait me pincer très fort sur la jambe, et j'avais hurlée tellement elle m'avait fait mal, ensuite elle m'a dit je vais vous pincer plus fort, mais me dit de ne pas me crisper et m'imaginer que je lutte pas contre elle mais je me laisse aller dans celle-ci.
Oui, peu de douleur pour un pincement supérieur, un hématome pourtant après cette expérience, je vous assure.
Je réalise donc cela en course, c'est une première pour moi, pourquoi j'ai repensé à cela, mystère et boule de gomme.
J'avance donc avec la douleur non plus comme avec une ennemie, mais avec elle.
Je passerai et repasserai en boucle cette chanson qui est sur mon entraînement sur le forum, et chanterai sur celle-ci pendant des kilomètres.
http://www.youtube.com/watch?v=L03JVPaZpyc
Ne faites pas attention à ce CR , je n'ai pas le sens de l'orientation d'une part, je ne peux dire à combien de kilomètres je suis, ni où je me situe localement. J'ai retenu deux noms ce qui est déjà pas mal pour une blondasse à savoir BARCELONE et SAILLANS, je garde en mémoire qu'il faut que je conserve une marge pour franchir la barrière horaire.
De nouveau je fais donc mon petit bonhomme de chemin, et j'aperçois encore une runneuse qui a une belle allure, les jambes bien musclées, foulée fluide, et petit à petit je la rattrape, je me cale derrière elle, très près cependant, cela semble la gêner… je chante en plus, il ne faut pas que je laisse entrevoir que je suis en difficulté avec ma jambe qui m'handicape sériously.
Je me place à sa hauteur, lorsque cela est possible, et elle me demande si je suis sur le 100 km ? Oui ! Je lui réplique. Et vous ? Oui me dit-elle. Un silence s'installe, je lui dit que ce n'est pas le style de course que j'affectionne normalement et que je sors d'un 24 heures il n'y a pas si longtemps de cela… Son regard est noir, pô grave ces dames ont une drôle d'attitude avec moi sur cette course, je me sens vraiment une concurrente pour elle. Bref ! Je talonne, je me la joue un peu « pro » dans les descentes en faisant l'avion, je me la « pête » quoi ! Elle renonce donc à suivre et moi je tente le décollage. J'ai su à l'arrivée que cette jeune fille c'est rangée finalement sur le 65 km. C'est parti !Je me pose la question pour savoir combien il y a de dames devant moi sur cette distance et pi je ne veux plus jouer, Jack m'a reçu comme une princesse en tant que « sportif invité » et je suis décidée à lui faire honneur sur son terrain.
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Sylvie
 
 


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MessageSujet: 100 km de CREST (2)   Hier à 19:21 Répondre en citant Editer/Supprimer ce message

La monotonie prend vite place, pour faire quelques kilomètres cela prend vraiment du temps, tant le parcours est difficile, mais tellement de beaux paysages et surtout des odeurs, je pense surtout avoir retenu cela. Je pense souvent au ravito car j'ai peur de tomber en rade d'eau, il fait tellement chaud 30° au moins en plein cagnard, en montant ces murs et en marchant le plus rapidement, la sueur coule sous mon menton. De nouveau le gabarit d'une coureuse se profile, une jolie dame blonde accompagnée de runners, je les rejoins… nous papoterons un peu, elle est charmante… elle me laisse passer dans les côtes car parait-il qu'on lui a dit que je grimpais bien ! Bon, bon, si vous le dites. Je vais creuser petit à petit un trou, cette belle dame était la première sur le 100 km.
Je vais faire un bout de chemin avec plusieurs coureurs, l'entraide est là, une solidarité qui n'existe que sur les trails lorsque je vais tomber et pousser parfois un cri, ils se retournent pour me demander si je vais bien, merci ok, je repars, je vais me retrouver sur les fesses 3 fois dans des descentes plus que techniques et dangereuses à mon goût, je m'accroche à des ronces pour ne pas choir, mes mains saignent, je les regarde, je regarde ma jambe avec le muscle du quadriceps exacerbé, un coureur à la courtoisie de m'aider à franchir les troncs d'arbres jonchés sur le sol, je suis loin d'avoir fini, je me demande franchement ce que je fais là, au lieu d'être une maman normale, à la maison, qui préparerait un bon gâteau au chocolat, que sais-je ? Coller dans un bain,… et non j'en bave, c'est horrible !!!
Le mental flanche et ce plusieurs fois dans ce raid ou je souffre. Les musiques qui me « branchent » je les remets sans cesse, je pense à tous les gens que j'aime, des pensées aussi ma CHOCO pour toi, dans ces coins qui te feraient rêver sans doute. Je prie, j'appelle le Seigneur au secours intérieurement et je me souviens de cette promesse qu'il y a dans la bible :


Ceux qui passent du temps auprès de Dieu renouvelleront leur force. Ils pourront s'élever dans les airs comme les aigles, courir sans jamais se fatiguer, marcher sans jamais perdre leur rythme.
LA BIBLE



Je demande au Seigneur de m'aider à la saisir par la foi, je la répète, et je reste dans la louange un bon moment.
Des kilomètres vont s'écouler dans cet état d'esprit.
Beaucoup de coureurs m'encourage : Allez la belle, c'est bien ! Tu es première femme ! Tu as de belles jambes, waouh ! Allez j'accepte tous les compliments qui passent et je remercie au passage.

Que vous dire, je vais manger peu, un bout de banane, du saucisson oui !Je vais boire en revanche et je déguste des barres énergétiques lorsque j'en ai vraiment envie.
Je regarde mon GPS, et je vois bientôt 65 km, je suis aux anges, voilà SAILLANS , je suis dans le bon tempo . L'arrivée des 65 km est là aussi, j'entends EMA, me dire de ne pas courir dans la côte, je suis morte de rire, elle est adorable. Je suis accueillie sous des applaudissements LES KIKOUROUS sont supers, un coucou à BADGONE salut nos sportifs d'honneurs sont là, au micro j'entends mon nom et mon prénom m'annonçant première féminine, j'entends au passage des spectateurs dire que je suis bien belle en plus. (N'en jetez plus la cour est pleine)
Je pense avoir les joues bien rougies, les coups de soleil sont là sur le nez et les épaules aussi.

Le kamelback qui ballote beaucoup trop m'a brûlé le cou par le frottement et la souffrance de ce petit bobo est pourtant difficile à supporter avec la sueur qui vient accentuer ce mal.
Je suis heureuse de voir Jack, qui s'empresse de prendre de mes nouvelles, je ne veux pas l'affoler, j'essaye de lever les jambes, pour voir si tout n'est pas "pété" la dedans, Jack a la délicatesse de remplir la poche de mon kamelback, de changer la pile de mon MP3 , Ema adorable me dit de prendre le temps de me ravitailler et tout et tout. Je ne veux pas en fait, la douleur ne va pas s'envoler par miracle, pour moi cela ne sert à rien de perdre du temps comme cela, je préfère manger en courant. Je regarde autour de moi des traileurs sont stoppés et se font masser les jambes, chacun gère sa course comme bon lui semble. Je suis censée attendre le passmaker, mais je ne veux pas, je me sens l'âme de TOMB RAIDER, une « warrior » comme dit Jack !

Je veux aller dans ces 3 becs horribles, je suis décider à gagner cette course chez les féminines et de lutter jusqu'au bout, même si je dois arriver sur le ventre. Je ne sais pas ce qui se passe dans ma tête, l'adrénaline est là, et mes endorphines alors ! J'en aimerais bien un peu plus.
Allez un bisou à Jack, un sourire à Ema, je prends un bout de banane, un bout de pain, du saucisson, miam, là j'en ai envie, et je repars avec les encouragements de tous ces gentils badauds. Un peu de course sur route, je prends mon pied, je jette le pain aux petits oiseaux,je peux dérouler un peu mieux, j'ai moins mal, cela ne durera pas longtemps cependant. Le voilà, le cauchemar, et s'en est un croyez moi, je ne sais pas combien de temps je vais monter courber tellement çà grimpe, je redescend parfois car je glisse, je bois, je n'en vois pas la fin, le sommet mais purée ! Il est où ? Je ne vous en parle pas pour les autres becs à grimper, un coureur à l'amabilité de demandé à une randonneuse une branche bien taillée pour m'aider, je l'accepte volontiers. Ce n'est pas possible, moi j'habite un bled normal, cela s'appelle Lyon, quelques côtes voilà pas de quoi fouetter un chat. Mais çà c'est quoi ? Je suis où ? Je ne m'appelle pas Heidi, merde, merde et re -merde, je peste dans mon for intérieur, et quand on escalade pas et bien on descend à pic, mais en plus avec des gros gadins ! Ou des troncs à chevaucher, des ruisseaux à traverser, des barrières à enjamber, allons-y, bah au point ou on en ai ? Bon parait-il qu'il y a eu un lâché de vipères, voui tout va bien, vous en avez d'autres ?voui il y a des sangliers aussi, ah bon ! Mais c'est charmant dites moi, je reviendrais, bah pour mes prochaines vacances lorsque je serais sortie de l'asile, et que la marmotte aura mis le chocolat dans le papier alu… glin ! glin ! viiii le délire est présent, je ne suis plus oxygénée à tous les étages.

Bon ! On attaque le deuxième bec, puis autre chose, tout s'enchaîne ! Montées, descentes, passages sur des rochers, et là je suis heureuse de voir Matthieu qui me dit que Jack appelle pour savoir si je suis passée, je crois lui avoir fait faire du souci, il est adorable. Je dis à Matthieu de lui dire, que je le maudis, et qu'il lui mette un smiley sourire à côté, je suis morte de rire, là ! Allez rebelote, je ne vous raconte pas la suite, car rien ne s'arrange, c'est encore pire après. Je m'engage dans une descente de débilos sur des kilomètres, où il n'y a que des gros gadins, mon pied ripe à chaque foulée, je ne peux plus lever la jambe, mes pieds s'accrochent de partout je manque de tomber au moins 30 fois je suis seule, tout est sombre des falaises de chaque côté, oula, je ne suis pas rassurée, là ! Je vous assure, car je ne vois plus de balisage pendant un bon moment. Merde alors, je me suis pommée, tout prend des proportions de film d'horreur, principalement à cause de cette foutue jambe de merde, mes chevilles sont gonflées, mes mains sont gonflées, mais qu'est-ce qui se passe ? Tant pis il faut que j'avance pour chercher le balisage placé plus loin, je garde espoir, je scrute l'horizon, je vous dis tout de suite, j'ai marché dans toutes les descentes, c'est comme çà , trop mal.
Rien à l'horizon, je décide de tout remonter en trottinant, et bien plus loin, je croise un jeune couple avec un chien qui m'annonce que ce matin ils sont passés par là, et que le balisage est tout en bas, je suis soulagée et heureuse même si il faut recommencer. Voilà je vous explique, si j'avais écouté les consignes, au lieu de m'occuper de mon portable, j'aurais su qu'il n'y avait pas de balisage. Moment de panique pour le temps perdu, la deuxième va sans doute me rattraper, elle doit courir dans les descentes, je veux abandonner, je saisis mon portable et j'appelle Jack pour lui annoncer que j'abandonne, que je suis blessée.
Bah voyons ! On ne capte rien du tout évidemment. Je recommence, j'espère qu'il va décrocher envie d'entendre sa voix pff ! Pas de réseau. Pleurer ? Cela ne va servir à rien ? Geindre ??? Attendre ? Qui, quoi ? Marcher, je ne veux plus, et pourtant c'est la seule alternative. Le passage le plus long pour moi, je vous assure, je me concentre, j'applique la méthode préparation à l'accouchement, je prie en même temps, je chante, je remets la musique, je fais un vrai merdier, je rigole limite pleurs, je mange un gel, je bois, je fais un cocktail de toutes ces choses du rien et n'importe quoi seule au monde , avec ma souffrance. Je n'ai plus du tout d'appui, je m'accroche sérieusement à une branche et l'hématome apparaît de suite, mes mains saignent, mon cou est plus que brûlé par le kamel, des ampoules énormes se sont formées sous mes pieds, et sur chaque caillou, une douleur intense se produit, elles éclateront suite à ces chocs répétés et tant mieux.

Après avoir traversé l'enfer, me voilà arrivée à l'avant dernier ravitaillement je crois, je fais le plein de boisson et j'aurais testé avec plaisir la boisson énergétique de la gamme d'Anthony nutritionniste qui est venu à cette occasion pour donner quelques bons conseils.
Je suis très contente de cette découverte, et je reste en contact avec Anthony pour approfondir cette innovation dans le cadre de l'alimentation du sportif de fond, cela me passionne.
Je prends au passage un bout de banane, une tranche de saucisson, et je repars en claudiquant, cela correspond plus à mon allure, je renonce au pain qui ne glisse pas, … trop sec pour moi.

Bah voilà ! Je peux admirer un peu plus les paysages, le terrain étant plus praticable, je ne suis plus obligée de regarder juste devant mes pieds.
Bon ! C'est loin d'être plat, je vous rassure.
Les kilomètres vont passer, tant bien que mal, malheureusement tout du long du parcours, je me dis qu'il faut deux fois plus de temps que sur une course sur route.
Alors, ce n'est pas fini.
Le soleil perd de sa clarté petit à petit, et je pense à ceux qui peuvent se retrouver dans la pénombre au sein des 3 becs, horreur, malheur !

Je ne sais plus où j'en suis , car de toute façon le GPS ma lâché puisque son autonomie n'est que de 10 heures.
Alors, je courotte … la musique à donf dans les oreilles, je l'enlève car j'ai un petit groupe de runners avec moi que j'ai rejoins, eux m'ayant doublé dans les descentes de débilos.
Je discute agréablement avec ces coureurs, forts sympathiques qui m'encourage, qui me disent que j'ai de l'avance sur la deuxième femme, je suis satisfaite.
Forcément le ras le bol est là ! Et nous demandons à un runner très à l'aise physiquement combien de kilomètres il nous reste à accomplir, et là : je l'aurais embrasser si j'avais pu, car il nous annonce moins de 4 kilomètres, je pensais qu'il en raistait 14. Oulala, diverses émotions me traversent, et surtout de la joie que je ne pouvais cacher, je me vois, viiiii, viiiii sur le podium. Il me dit : je t'amène en moins de 16 heures la belle, hop, hop, je n'ai pas réussi à le suivre avec ma jambe défaillante, tout aurait pu être différent sur cette course sans cette blessure.
On déroule avec mon compagnon, quel bonheur, on aperçoit le village de CREST, la tour, on sent l'arrivée approchée, allez c'est la fin des spectateurs m'encouragent, passage rapide à l'entrée du gymnase, je passe sous l'arche me croyant arrivée et non, je ne comprend plus rien, je rentre dans le gymnase transformé en salle des fêtes bondée de monde, les gens sont debout pour m'accueillir et je me retrouve directement sur le podium dans les bras de Jack, meuhhh non, il m'a juste aidé à monter, je suis aux anges, Jack lève mon bras telle une star, et là je vous assure, je le crois mdr. Arrivée triomphale, le photographe est là, de suite l'animateur, me demande mes impressions.
Oulala, alors là je vous assure que ce moment je ne suis pas prête de l'oublier.

Une bonne douche m'attend, je me fais une beauté, Jack s'enquiert de mes nouvelles, je n'affole personne pour ma patte, sinon, je pense que l'on m'aurait stoppé dans ma course, que Jack m'aurait interdit de continuer.
Sur place, ils remettent à chaque coureur une superbe veste polaire avait un flocage en live « finisher ». Tellement d'innovation et de grandes idées sur cette course, ce n'est pas la course du coin, mais The best.
_________________
Ceux qui passent du temps auprès de Dieu renouvelleront leur force. Ils pourront s'élever dans les airs comme les aigles, courir sans jamais se fatiguer, marcher sans jamais perdre leur rythme.
LA BIBLE






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Dernière édition par Sylvie le Ven 22 Mai - 10:22, édité 1 fois
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MessageSujet: 100 KM DE CREST LE 09 ET 10 MAI 2009 (3)   Hier à 19:26 Répondre en citant Editer/Supprimer ce message


Découvrez Captain Jack!

Nous passons à table, je rencontre une famille charmante faisant parti du cercle d' amis à Jack, le papa et la maman de Jack s'affairent dans tous les sens pour satisfaire leurs hôtes. Bon j'ai un regret, c'est de ne pas avoir goûté la chorba de Maman PEYRARD . Jack passe d'un bénévole à un autre, un geste amical pour l'un, un sourire, pour un autre, des remerciements, des plaisanteries...
Des danseuses orientales, sont là, je suis admirative, de leur souplesse, moi qui suis comme Pinocchio à l'heure actuelle, il y a des jeux de lumières, la musique est entraînante, une joie règne dans cette soirée, les coureurs arrivent au compte goutte sous nos yeux, tout le monde arrive tel une star sur le podium.
Julie m'a préparé une surprise, elle est adorable, mais cela demeure un secret entre nous.
Vraiment bravo ! Jack est sur tous les fronts, au micro, au téléphone, avec la radio
Il gère cela avec une maîtrise totale.
La soirée n'est pas terminée, et fiesta, donc Sylvie, ne va pas au dodo tout de suite, nah.

Dimanche 10 MAI 2009

Debout c'est l'heure, nous devons nous retrouver avec Julie la ravissante fiancée à Philippe REMOND pour aller à l'église toutes les deux pour nous ressourcer en ce jour.
C'est super, je suis de confession protestante et me retrouve pour l'occasion dans une église catholique, et voui le Seigneur il ne demeure pas dans les murs, mais dans les cœurs.
Ah, je commence à avoir quelques nausées, je me sens blanche, une petite hypo fait son arrivée, je n'ai pas déjeuner, et l'ange Julie avait eu la délicatesse d'acheter auparavant des viennoiseries . Dès que j'ai mangé, tous les symptômes se sont envolés rapidement.

Nous partons retrouver Jack et les autres pour le départ du semi marathon avec nos sportifs d'honneur, leurs épouses courent aussi.
Je reçois des félicitations de toute part, m'indiquant que c'est fort ce que j'ai accompli, je les remercie, mais c'est du pipi de chat, moi à comparer d'eux et de leur performances.

Allez c'est parti, ils ont beaucoup de gentillesse et d'humour et ils restent simples et humbles.
Stéphane DIAGANA pour amuser la galerie va partir sur plusieurs mètres au sprint, Philippe REMOND toujours très style tel Bob sinclair.

Je verrais arriver Martine VOLAY , en tête de ce marathon, malheureusement attristée par la terrible nouvelle du décès de cette jeune fille, Martine à des photos accrochées sur ses bras. Je suis émue aussi. Nous discuterons quelques minutes.
Et qui voilà, et bien ma chère Dédette, avec qui je suis enchantée de faire la connaissance, nous allons vite sympathiser, hein sœur Dédette, c'est génial, merci pour ce moment passé toi et Julie à la buvette.

C'est le temps de la remise des prix, cela va prendre énormément de temps, vu le nombre de courses étalées sur le week-end. Nos athlètes remettent les prix à chacun. Je suis appelé sur le podium, en tant que première féminine du 100 km et c'est Stéphane Evil or Very Mad
C'est le temps de la remise des prix, cela va prendre énormément de temps, vu le nombre de courses étalées sur le week-end. Nos athlètes remettent les prix à chacun. Je suis appelé sur le podium, en tant que première féminine du 100 km et c'est Stéphane DIAGANA qui me remettra ce superbe trophée, oui superbe !

Je suis aussi première de ma catégorie, le photographe immortalisera ces moments inoubliables.
Nous nous félicitons tous et je rejoins notre groupe Dédette et Julie.
Par curiosité, nous ouvrons les paquets, et lorsque je vois que j'ai gagné un électrostimulateur un globus prenium 200 excusez moi de dire le prix mais d'une valeur de 500 euros, et bien c'était mon rêve, vous vous souvenez sur le sujet ouvert sur le forum, j'avais dit que j'aimerai me le payer lorsque mes finances le permettrais. Et bien, voilà, je suis comblée plus que comblée, épanouie, heureuse, mettez les mots que vous vous voulez sur les émotions qui m'ont traversées, pour ma part, je pense qu'ils ne sont pas dans le dictionnaire actuellement.

Avec Julie, nous regardons d'un œil amusé Jack et Philippe REMOND qui s'éclatent sur le podium, ils ont une telle complicité entre eux deux. Ils ont énormément de points communs, j'ai pu le constater en quelques heures passées seulement avec eux.
Et oui, on se croirait sur un podium de formule 1 Philippe saisi la bouteille et arrose le public avec. Morte de rire.
C'est une folle ambiance. Nous mangerons un bout tous ensemble.

Le temps de rentrer est bientôt là ! J'ai la tête plein de souvenirs « grandissimo », week-end riche en rencontres et émotions.
Je vous invite pour l'année prochaine à venir partager cette aventure, pour celles et ceux qui ne la connaisse pas.
Je ne regrette pas d'avoir couru blessée, je vous assure, allez plus loin dans la connaissance des limites de mon corps est important, et je peux relativiser ensuite dans les épreuve que je traverse dans la vie courante.

Actuellement je suis blessée, voui ! Un œdème c'est formé, ma jambe a doublé de volume, la douleur ne partait pas. Le médecin du sport m'a fait passer 2 échographies d'urgence (abdominale et celle de la jambe souffrante), une prise de sang, et j'ai 20 séances de kiné. Il voulait savoir si je n'avais pas souffert d'une insuffisance rénale par manque d'hydratation, si les muscles vers les abdos ne comprimaient pas une veine ou une artère.
La prise de sang est plus que parfaite, l'échographie abdominale est nickel, le muscle du vaste intermédiaire c'est épaissi il a doublé de volume, un hématome c'est formé, du liquide c'est écoulé suite à une petite déchirure, j'ai eu les résultats hier.
A l'heure d'aujourd'hui et d'un seul coup ma jambe a retrouvé des proportions presque normale, la douleur est moindre et je commence la kiné la semaine prochaine pour la déchirure.
Mon poids actuel est de 49 kg, il faut que j'en reprenne un peu, bien que je me sente en super forme physique et morale, ma tension artérielle est parfaite, mes pulsations au repos sont top.
Donc tout va bien, je languis la reprise fin mai, ou LE CAPTAIN JACK va s'occuper de ma vie sportive.
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Ceux qui passent du temps auprès de Dieu renouvelleront leur force. Ils pourront s'élever dans les airs comme les aigles, courir sans jamais se fatiguer, marcher sans jamais perdre leur rythme.
LA BIBLE






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22/05/2009

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