COURSE INTERNATIONALE DES DEUX PONTS A NEDDE 1er AOUT 2009
COURSE DES DEUX PONTS A NEDDE 21e EDITION
Le samedi 01 août 2009-08-04
19,2 km – 600 m de dénivelé
Le samedi 01 août 2009-08-04
19,2 km – 600 m de dénivelé
Nous voilà donc sur place dans ce ravissant petit village , de la Haute-vienne dans le LIMOUSIN. Les vaches y sont grasses et prêtes à finir en entrecôtes.
L'ambiance est joyeuse, les forains sont installés pour l'occasion, les organisateurs et les bénévoles commencent à s'agiter en début d'après-midi.
Les terrasses des cafés sont bondées, effectivement, il fait tellement chaud.
Le départ est donné à 17h30,... pas facile en fin d'après-midi me dis-je! mais nous sommes tous logés à la même enseigne.
En tous les cas je me sens plutôt bien, malgré la veille ou j'étais malade.
Nous nous déplaçons dans le village en dilettante, et nous rendons à la salle des fêtes où les dossards sont à retirer.
Je consulte la fiche des primés, et je vois que les quatre premières féminines sont récompensées.
Dans ma tête, sans ne rien dire, j'ai mon objectif, finir au moins quatrième.
Je me mets la pression (saine) toute seule, en silence, et une excitation d'avant course m'anime.
La compétitrice est là, mais dans la « saison 2 » de Sylvie, les doutes sont les mêmes que la semaine précédente sur le 10 km, à savoir, que j'ai fait 5 kilomètres en vitesse correcte pour préparer le 10, et que le 10 a été couru en vue du 20. Je sais que j'ai perdu en foncier depuis ma blessure donc j'ai peur de ne pas tenir la distance.
Sylvie et ses angoisses, çà craint du boudin.
Je suis décidée à me donner le maximum, de ne pas marcher dans les côtes et surtout ne pas me mettre dans le rouge sur la première boucle de 9.6 km.
Allez c'est l'heure de s'échauffer tranquillement, et nous faisons un repère du parcours.
Pas facile je vous le dis, la course attaque par une côte de 1,200 km sur chemins.
Mon dossard m'est remis sur le podium, suivi d'une petite interview de présentation.
La course des enfants débute, et ils sont plutôt fiers d'arborer leurs tenues et leurs dossards.
Ils se donnent à fond, et Jack et moi rejoignons la petite fille d'un couple d'amis, afin de courir en l'encourageant.
Voilà, les bambins bien colorés par l'effort.
Les coureurs du départ pour le 10 et quelques et 19,2 sont appelés à rejoindre la ligne de départ.
Les « Elites » traversent quand à eux le village en courant pour rejoindre le groupe de tête.
"appel des athlètes invités à traverser le village"
Pan ! c'est parti… j'ai eu vite fait de repérer les nanas susceptibles de me laisser sur place.
Cela n'a pas loupé, la Kenyane est partie plus que rapidement, et deux autres femmes sont devant moi.
La côte se profile, mon souffle est court, les gambettes chauffent et il va falloir la monter deux fois celle-ci ça re-craint du boudin (de Lyon). Arrivée en haut, goudron, sentiers, montées, descentes vont s' enchaîner je ne m'arrête pas au premier ravito, pourtant j'aurais dû, je meurs de soif. Je n'ai plus de force et je n'ai fais que 5 kilomètres je crois, je n'arrive pas à relancer, rebelote je marche dans les côtes, c'est dingue, je vois les côtes comme les montagnes de Crest , terrible, même état d'esprit que sur le 10 km, mon mental est au plus bas, je ne vaux plus rien ni en côtes ni en rien d'ailleurs, je suis une chèvre ou plutôt une brêle
… Je me suis blessée en côtes, et je pense avoir un blocage , il y a aussi la fonte des muscles. Je suis bien décidée à vaincre toutes ces craintes en arrivant bientôt à courir au moins 2h30 sur un parcours vallonné, j'ai besoin d'être rassurée.
Je limite toutefois la marche, et reprends du rythme sur le reste du parcours. Jack me voit en difficulté, pas besoin de trop parler il a compris.
Il m'accompagne, m'encourage, me redonne l'allure, souffle d'un façon à ce que je puisse l'imiter dans ce changement de respiration, relâche les bras, les épaules, je regarde et je fais pareille, il me demande si j'aime courir et je lui réponds que oui ! alors GO ! Nous voilà de nouveau au village sous les applaudissements, et les encouragements, cela fait plaisir. J'entends 4è féminine, top, mais je le savais, le tout c'est de conserver la place et cela ne va pas être simple, je vous le dis.
Mon mentor est présent à mes côtés, il me dit que c'est bien, il marche avec moi dans les côtes que je ne peux monter en courant, et sans un mot, me redonne l'allure, le rythme, la motivation cet esprit de battante et de victoire.
Au ravito, je me reprends comme je peux, je souffle, je suis fourbue et marche un peu en buvant, je me dis qu'il faut repartir, je me "fou" de l'eau de partout, quasi je m'étouffe, je descends les verres comme un rien.
La foulée de Jack est fluide et souple,
J'ai l'impression de m'écraser au sol.
Dans les descentes, je me sens plus que bien, souffle, foulée, tout suit.
J'imprime le chiffre 4 et je ne veux pas lâcher le morceau, négatif. En revanche, je ne vois pas la troisième devant moi, elle est donc trop loin pour espérer la rattraper à moins d'une défaillance de sa part.
Pour moi, c'est une grande course et je me dois de finir sur le podium, malgré mon état.
Jack se retourne régulièrement et il semble serein, jusqu'au 17 kilomètre ou là, il me dit, il faut tout donner maintenant, aie ! la panique, j'ai compris une féminine me rattrape et à grande vitesse, je me rappelle certaines convictions pour cette course en moi même et que le Seigneur est à mes côtés, je l'implore en mon for intérieur, tu as dis …dans ta Parole…"Je renouvelle les forces de celui qui est fatigué". BIBLE
Non, je ne suis pas folle, mon blog s'appelle sport et foi, ce n'est pas pour rien.
Mon entraîneur, me donne une allure soutenue, ma foulée s'allonge, je me concentre sur mon souffle, je me répète que tout va bien , je me représente les 2 kilomètres qui sépare mon travail jusqu'au stade de Saint-fons que je rejoins en courant et je me dis que ce n'est rien, je ne suis plus sur le même parcours, je me vois rejoindre le stade c'est tout.
J'entends il ne reste que 600 mètres après le panneau des 9 km, ok, je me représente le tour de la piste et 200 mètres, ce n'est rien me dis-je de la rigolade.
Cela va sérieusement coincer dans la côte avant l'arrivée, je crie de souffrance à chaque foulée et même si je dois mourir sur la ligne et bien tant pis, je donne tout, je vous assure, et pourtant Jack m'a dit en fin de course on finit tranquille, je savais qu'elle ne pouvait plus me rattraper. La joie est là, j'ai tenu le coup malgré cette envie d'abandonner de marcher de dire merde à la course à pieds. Je finis à l'arrache, mes traits marqués par la souffrance, et d'une pâleur que blanche neige m'envierait.
M'en fou, m'en fou, heureuse, plus qu'heureuse.
Merci Jack.
Sylvie BOISSY 1H37,11s
40e au général
4e féminine
2e V1
Tout n'est pas fini, bien sur. Une douche, puis on enchaîne avec la remise des prix, le ciel se couvre et il pleut, mais c'est pas grave nous nous retrouvons nombreux dans un café où de bons échanges ainsi que de franches rigolades fusent de part et d'autre.
Le repas est champêtre sous les chapiteaux, où nous allons enfin déguster la bonne viande du pays.
Un groupe musical anime la soirée et c'est la fiesta, et bien! dodo à 4 heures du matin.