LA NUIT DE LA SAINT-JEAN JUIN 2010
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RAID NOCTURNE DE LA NUIT DE LA SAINT-JEAN le 19,20 juin 2010 Découvrez la playlist Remady Remix give Me a Sign avec Remady Hum ! Beaucoup de mal à digérer ce dernier 24 heures, même si j'ai tiré un trait et en envisage un autre évidemment , Jack et moi consultons le calendrier des courses le lendemain de Roche la Molière pour voir si je peux me lancer sur le 100 km en Belgique. J'ai repris le « run » deux jours après le 24 heures, je trottine le premier jour, le deuxième, j'me fais 20 min à 4h45, ensuite du 30/30, puis 45 min à 4,45, histoire de ... Le dimanche, nous accompagnons le bof à Jack sur sa première course 7 km (j'avais envie d'un dossard) en trail ou tout va bien. Jack me propose de courir 20 min de plus, à un rythme plus soutenu, et là, il voit que je sature vite et que je ne tiens pas le rythme . Toute la semaine, il me fait prendre mes puls le matin couchée au réveil et ensuite debout. Les valeurs ne sont pas bonnes . Donc, je tire un trait sur ce 100. Rrrrrrhhhh, çà m'agace , je look le calendrier des courses, LA NUIT DE LA SAINT-JEAN, Ah ha ! Voilà qui m'intéresse, courir de nuit, une bonne préparation pour l'UTMB. Jean Moreau, un des organisateurs, que je connais depuis de nombreuses années (marathonien), m'avait « titillé » à l'arrivée du 65 km de CREST ou Jean était présent pour la distribution des « flyers », en me sollicitant pour cette troisième édition. Impossible lui ai-je répliqué avec un clin d'oeil, je sortirais du 24 heures de Roche la Molière. Prétentieuse va!!!! Tout devient possible puisque, je n'ai pas fait un 24 heures mais un 17 heures. Ok pour Jack, il s'occupe de prévenir ma venue pour ce rendez-vous. J'annonce à mon coach que je veux faire cette course pour le plaisir, puis comme une andouille, je lui demande de m'alléger le programme pour être en forme. Ah ! Loin d'être bête mon chéri, il a compris. Mes valeurs « cardio » sont mauvaises de chez mauvaises avant cycle menstruel, mais tant pis. Je fais une sieste dans la journée de samedi, je prépare tranquillement mes affaires, le temps est « bad », il pleut à verse, il fait 13° degrés, je rajoute dans le sac le coupe vent, un cuissard et la casquette, je change les piles de la frontale. Un bon repas à midi, une collation au goûter, et un repas des plus léger à 19 heures. C'est une deuxième édition pour moi, que j'ai remporté en 5h33 et 55 km, et j'en garde un très bon souvenir. J'arrive sur place, à peine entrée, Jean au micro annonce ma venue en tant que membre du team NB, BVsport. Je vais saluer Jean, et Isa la femme de notre photographe du team, je rencontre Bruno, ami de Juju, d'autres amis runners, connus dans le temps sur de longs trail comme « les coursières », « la Sainté » etc… On discute de nos parcours, de nos futurs projets en run, moments très agréables, avec un sourire j'entends en me retournant : « Elle est affûtée la p'tite »… Je file finir de m'habiller, la puce est un bracelet mauve, je mets le dossard réfléchissant chasuble par-dessus le « camel » pour que les solos se reconnaissent. Ce raid peut se faire en individuel, mais aussi en équipe, l'ambiance est fun, ça rigole de part et d'autres, nombreux sont venus faire la fête, et d'autres restent très pro, je le vois dans leurs préparations, du sérieux sur le visage. Je croise Patricia Marechet notre championne, on papote toutes deux comme sur le 10 km de courir pour elles au mois de mai. Me voilà, sur la ligne de départ il est bientôt 22 heures, non je ne vais pas m'échauffer 56 bornes quand même, Bon ! Vous allez dire c'est dérisoire par rapport au 24 heures qui ont eu lieu deux semaines auparavant. Beinh justement faut se les coltiner,lol. Le compte à rebours est lancé, j'ai déjà repéré les nanas suceptibles de, enfin j'me comprends. Pff j'en ai marre de moi , j'avais dit que je regardais mes pieds et mon garmin, je m'engueule et chasse les mauvaises idées . Nous nous engageons sur route, des spectateurs de nuit sont venus nous encourager, c'est l'attraction de chaque village que nous allons traverser, cool le premier kilo en 5 min, puis j'accélère pour tenir du 4.40 jusqu'aux sentiers et les jolis bois. C'est parti, la boue, hum la boue, mets de l'huile petit homme il faut que ça glisse, j'suis gâtée, j'aime çà, mais alors là, jamais vu autant, splash, splash, voilà une grosse côte dans le noir qui se profile, je m'accroche aux troncs, obligée de marcher, infaisable de courir tellement pentue, on se suit encore en petit groupe à la queuleuleue. Dès que possible, je reprends un peu de vitesse, mais tout est tellement étrange, cette sensation d'aller vite, la fonction cognitive de la perception est différente, il faut regarder ou nous posons les pieds, de nombreuses racines, des gros, gros cailloux. Un moment donné, j'entends juste le bruit de l'eau à côté de moi, puis des oiseaux nocturnes, un gars a pris ma foulée et moi la sienne, lorsque je pioche un peu en côte, il m'attend, il me dit : « On va essayer de mettre 5 heures », Oula ! C'est dur, lui dis-je on part dans les monts du Lyonnais mon gars, lol. Les deux fois ou je serais devant lui, et bien je loupe le balisage et il me siffle, lol et re lol. Nous voilà le long d'une voie ferrée, des escaliers à monter, supppeeerrrr !!!! Plus tard de petits ponts, des passerelles, la traversée d'un champ. Le Rhône à la nage, mais non je rigole. Il y a des couloirs pour les solos et relais, la sécurité est à son max sur cette course, je n'ai jamais vu autant de policiers et secouristes. Les gens sont nombreux au relais et ravito (style ambiance Sainté), les spectateurs, la famille des uns et des autres, on passe le poignet dans un anneau métallique, le dossard est noté à chaque passage, je prends un verre d'eau, et j'entends un ami dire : « Bois, fini ton verre, tranquille », j'suis une vraie puce, je le bois à moitié, je le jette, je filoche, mon binôme me rejoint, il ralenti, accélère d'un coup, je ne dis rien, mais ce n'est pas bon, nous avons parcouru seulement 15 km, et j'en ai plein les bottes et je ne dis rien non plus. C'est reparti, la deuxième partie est plus dure, direction Taluyers, Soucieu en Jarrest, et là ça grimpe. Il y a aussi, toutes les traversées de villages sur bitume ou tout est éclairé, c'est très STRANGE de se retrouver à la lumière. Au 20° kilomètre, je me sens mal, je dis à mon collègue de me laisser et de filer afin de ne pas le ralentir, je vais alterner marche et course, j'ai une barre au ventre, il est gonflé, j'ai envie de vomir, d'aller au toilette, j'ai les jambes lourdes, je sais que je dois boire, il reste trop de kilomètres pour tenir sans boisson. Dans le noir, et seule, je vais me tenir à un tronc, cette sensation de m'évanouir, je lève les yeux au ciel, et je regarde la lune, je suis désespérée, si j'abandonne cela sera un terrible échec pour moi, je veux me prouver que je peux courir la nuit. N'y tenant plus, j'éteins la frontale et me vide de tous les côtés , désolée ce n'est pas very sexy, mais tellement vrai. Dès que je bois, l'envie de vomir reviens immédiatement, peut-être l'eau est trop froide, le mal est fait en tous les cas, si j'ai pris froid sur le ventre. Je décide donc de sacrifier mes jambes par rapport à mes intestins, et de ne plus boire. Je vais courir en revanche en tenant le tuyau pour me rassurer. Chacun son doudou, moi c'est le tuyau. Je ne prie pas, je crie à Dieu du fond de moi. Je cherche un signe de sa part, RIEN ! En reprenant petit à petit, le trot, je me souviens de ce verset : « JE SUIS L'ETOILE BRILLANTE DU MATIN ». Le panneau indique 40 km ou je n'étais pas au mieux croyez-moi, j'ai une contracture au mollet droit. Il en reste 16 encore, et ceux là seront pour moi les plus faciles, j'entends une voix de femme à un relais je crois, … dire : « regarde comme elle brille cette féminine », à compter de ce moment (j'ai compris le signe), rien ne va m'arrêter, excepter le fait de me tromper et d'attendre assise sur une murette un gars qui était loin derrière moins 4 min. Pô grave ! Il m'indique le chemin, il fonce, et moi je repars à l'allure que j'avais, ce seront les mêmes qu'en début de course. Les coureurs sont charmants et encouragent et félicitent toujours la féminine au passage Voilà des rochers en descente technique, je gère et préserve mes chevilles. Sous les bois, j'entends de nouveau de l'eau, c'est le Garon, je pense donc l'arrivée est seulement à 5 km. Ce n'est rien, même si je languis de rentrer à l'écurie. Je rattrape un solo inquiet, qui me demande si les autres sont loin. Malheureusement, je lui réponds que je ne sais pas … Il prend ma foulée et essaye de tenir, je saute cette fois les flaques pour ne pas l'éclabousser, je passe à droite, à gauche, etc… j'accélère, car je sens que je peux et envie surtout de finir. Je l'entends jurer, et je pense qu'il c'est arrêté net. Tant pis, je continu mon chemin, plus que 2 kilos, je remonte des relais. Hum ! Une arrivée sur le tapis rouge avec Jean super organisateur, les gens sont à table comme à Crest. Je look mon chrono, 7 de moins et deux kilos de plus que 2008, je bats mon record perso (15 min environ). Il est 3h23 du mat. 1e femme, 6° au général. Mon binôme emmitouflé dans une couverture de survie me félicite et m'annonce qu'il a mis le clignotant au 30° pour hypothermie, dommage il courait très bien. Le petit dèj est offert, me voilà douchée, un ti podium puis les gars de la table où je me trouvais du coup m'offre le champagne que j'accepte avec plaisir. Je préfère cette photo rigolote au lieu du podium. Je rentre à 5h30 et me mets sous les draps ou le sommeil m'échappe, . Tant pis, je sais que je peux courir la nuit, même malade que cela repart, une grande victoire mentale pour moi. En conclusion, courir blessée OK, courir malade OK. Une course uniquement réalisée au mental, la plus dure de ma vie. dimanche 27 juin 2010 Les 10 km de corbas sous le et côtus 7° femme le CR suivra. |